Quelques mois après sa 5ème place au concours Miss France 2022, Alissia Ladeveze fait toujours tourner les têtes. Il faut dire qu’avec son 1,84 mètre elle a du mal à passer inaperçue. Mais c’est surtout son sourire lumineux et son élégance simple qu’on retient au premier regard. Vichyssoise bien dans ses baskets, elle nous raconte cette aventure un peu folle qui l’a fait grandir, avec ou sans talons.
Je suis très grande et je suis nulle au basket alors je me suis dit que ça devait me servir à autre chose…
Je suis très grande et je suis nulle au basket alors je me suis dit que ça devait me servir à autre chose… (rires) J’ai toujours regardé Miss France comme un rêve alors, encouragée par mon entourage, j’ai voulu tenter pour ne pas avoir de regrets. C’était aussi un défi personnel. Ce n’est quand même pas facile d’être sur scène en maillot de bain et de prendre la parole. Après mon retour d’un double master polonais et management international, réalisé en ERASMUS en Pologne, je me suis inscrite au début de l’année 2022 au concours de Miss Allier. Miss Auvergne en septembre et en décembre, j’étais sur la scène de Miss France, ça a été très vite.
Pendant la phase finale Miss France, beaucoup de choses nous sont offertes ou prêtées, mais avant les déplacements et les tenues sont à notre charge, sans compter le trousseau de la parfaite Miss pour la phase préparatoire. Beaucoup de mes tenues de gala ont été prêtées par des boutiques de Vichy et Clermont-Ferrand, heureusement, car je n’aurais pas pu tout payer. Et pour la petite anecdote, pas facile de trouver des tongs dans Vichy au mois de novembre… Je courais encore les magasins la veille de mon départ en Guadeloupe. C’est le fils d’une amie de ma mère qui m’a laissé les siennes…
Marcher avec des talons clairement. Je n’en ai pas besoin alors avant je passais tout mon temps en baskets. Au concours Miss Allier c’était clairement la cata et je me suis améliorée. Il faut savoir que pour Miss France le sol est lavé entre chaque tableau. J’avais tout le temps peur de tomber. Dans un autre registre, j’ai dû prendre la décision de ne pas suivre mon master de publicité en alternance, qui était incompatible avec la préparation Miss France. Pendant la phase de préparation, nous sommes également observées en permanence par l’équipe du comité : comportement entre nous, composition de notre assiette, préparations très rapides pour aller en soirée ou à un évènement. Toutes ces choses que devra réaliser Miss France pendant tout son règne
Entre le voyage en Guadeloupe et les 3 semaines de répétitions à Châteauroux, j’avoue que je craignais un peu de passer 1 mois non-stop avec 30 autres nanas, mais tout s’est bien passé. Pas de coups dans les chevilles, pas de robe déchirée… C’est en fait plutôt sur les réseaux sociaux qu’on voyait la compétition. Les interviews, les séances photo, les sollicitations médiatiques ont créé une pression entre nous. Il existe une vraie différence dans le traitement médiatique suivant les régions, comme dans les DOM-TOM ou le Nord, où Miss France est une institution très suivie et valorisée.
Miss Bourgogne, enfin Lara ! On a fait chambre commune alors on est devenues copines et nous sommes toujours en contact.
Ah oui… On m’en a beaucoup parlé. J’étais choquée, comme dans un trou noir, je ne savais même plus où aller. L’Auvergne ne vote traditionnellement pas beaucoup, alors j’étais déjà très heureuse d’être dans les 15, sélectionnée aussi par le jury. J’ai regardé vers ma famille qui criait de joie. Je me suis dit ouf, au moins je n’ai pas appris toutes les chorégraphies pour rien. Il faut savoir qu’à partir du Top 15, on a une place attribuée en fonction du moment où on est appelé, mais comme on ne la connaît pas en avance, on doit apprendre les 15 placements. Et puis j’ai eu un gros moment d’angoisse, car je savais que j’allais devoir répondre en direct à une question inconnue.
Le concours existe depuis plus de 100 ans (1920) et il continue d’évoluer avec la société. Depuis peu les femmes mariées, de plus de 26 ans, transgenres ou tatouées peuvent être élues. C’est un concours de beauté, mais avec des critères de culture générale et d’engagements sociétaux. Et puis personne n’est forcé à défiler ou à concourir, c’est un choix libre. Par contre, je ne pense pas être une représentante des femmes d’Auvergne, j’essaye juste d’être une ambassadrice spontanée et naturelle de ma région.
Bon, je ne suis clairement pas Beyoncé et je n’ai pas besoin de garde du corps. Dans la vraie vie, les gens sont très gentils, il n’aurait juste pas fallu que je regarde les réseaux le soir de l’élection… J’ai pu lire quelques commentaires désagréables. Mais dans la rue, souvent, les gens ne m’abordent pas, j’entends juste des “T’as vu, je crois que c’est Miss Auvergne”. Ils sont super sympas les Vichyssois, car franchement, ils devaient en avoir ras le bol d’entendre parler de moi. Je sais d’ailleurs que beaucoup ont voté en masse, un grand merci à tous les Auvergnats et Français pour ce soutien !
J'aurais aimé montrer plus de fond dans mon propos.
Pas vraiment de regret, mais j’aurais aimé faire une meilleure prise de parole lors de ma question dans le Top 5. On ne connaissait pas la question avant, j’étais stressée alors quand on m’a demandé ce qui a marqué mon année, j’ai répondu spontanément “mon élection”. Bien sûr qu’il y avait plein d’autres choses, mais on ne doit pas avoir une prise de parole politique… J’aurais aimé montrer plus de fond dans mon propos.
Je suis contente et amusée par l’aventure. Je n’étais pas une bonne danseuse mais je suis la preuve qu’avec de l’entraînement tout est possible. J’ai vécu des tas d’événements incroyables, j’ai gagné en confiance, je suis moins angoissée, je sais mieux gérer mon image… Mais je suis aussi toujours la même, je vais reprendre mes études en Master 1 dans une école de publicité à l’ESP Lyon, je suis toujours avec les mêmes amis, toujours à Vichy.
Le parc des Sources devant l’Opéra, parce que c’était notre lieu de rendez-vous avec mes copines en sortant de notre collège des Célestins. J’y ai de super souvenirs…
Propos recueillis par Bénédicte ROLLET
Photos © Lucile BRINDEL – TF1
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